Le syndrome de l’intestin irritable

Publié le 30/05/2024
  • Prévention

On s’aperçoit que l’on a un ventre lorsqu’il nous fait mal : cette réflexion empreinte de sagesse populaire prend tout son sens pour les victimes du syndrome de l’intestin irritable, ce trouble mêlant le digestif et le cérébral, encore appelé colopathie fonctionnelle.

Trouble qui mêle le cérébral et le digestif, le syndrome de l’intestin irritable (SII), encore appelé colopathie fonctionnelle, est, malgré sa banalité, très énigmatique. Touchant plus volontiers les femmes (les hommes se plaignent surtout d’aérophagie), il entraîne des douleurs abdominales, des sensations de ballonnement, des troubles du transit (constipation, diarrhée ou alternance des deux). Ces anomalies de fonctionnement se manifestent de façons très diverses. Les troubles sont bénins chez certaines personnes, beaucoup plus aigus et fréquents chez d’autres. Ils peuvent apparaître pendant une semaine, un mois, puis disparaître ou au contraire devenir une gêne quotidienne et persistante.

Curieusement, ces symptômes pourtant bien réels ne s’accompagnent d’aucune lésion organique. Plusieurs hypothèses sont avancées pour les expliquer. Ils seraient liés à des anomalies de la motricité intestinale (le mécanisme qui entraîne le déplacement du bol alimentaire) qui pourraient elles-mêmes être associées à des troubles de la muqueuse intestinale. Celle-ci est excessivement sensible aux agressions ainsi qu’à la distension gazeuse. L’origine de cette hypersensibilité viscérale reste inconnue. Des facteurs alimentaires (le tube digestif développant une susceptibilité particulière à certains aliments) ou environnementaux (réaction anormale au stress) pourraient intervenir. Pour certaines personnes, l’intestin serait en quelque sorte le baromètre de leurs états d’âme. Les troubles seraient alors déclenchés ou aggravés par un choc émotif ou une contrariété. Jadis, quand les douleurs se manifestaient, on disait que l’intestin faisait des “crises de larmes” comme si lui aussi devait “digérer” les tensions nerveuses.

Si on ne sait pas guérir le syndrome du côlon irritable, il est important de consulter le médecin traitant, qui peut orienter son patient vers un spécialiste. Celui-ci s’assurera que ces symptômes ne cachent pas une maladie plus grave. Il s’agit également d’apprendre comment limiter les douleurs.