Le syndrome de l’intestin irritable
On s’aperçoit que l’on a un ventre lorsqu’il nous fait mal : cette réflexion empreinte de sagesse populaire prend tout son sens pour les victimes du syndrome de l’intestin irritable, ce trouble mêlant le digestif et le cérébral, encore appelé colopathie fonctionnelle.
Le syndrome de l’intestin irritable, un trouble mêlant cerveau et système digestif, reste grandement mystérieux malgré sa banalité. Le syndrome de l’intestin irritable touche davantage les femmes (les hommes étant plus sujets à l'aérophagie) et se caractérise par des douleurs abdominales, des ballonnements et des perturbations du transit (constipation, diarrhée, ou les deux en alternance). Ces symptômes se manifestent de manière variable selon les personnes, allant de gênes passagères à des douleurs persistantes pouvant s'imposer quotidiennement.
Étonnamment, bien que les symptômes soient incontestablement présents, aucune lésion physique n’est observée. Différentes théories tentent de clarifier ce phénomène. Il pourrait être question de perturbations dans la motricité intestinale (qui assure la progression du contenu digestif), lesquelles seraient elles-mêmes associées à une altération de la muqueuse intestinale. Cette dernière présente une sensibilité exacerbée aux agressions et à la distension gazeuse, et son origine demeure inconnue. Des hypothèses affirment que des éléments alimentaires, avec une réaction intestinale spécifique à certains aliments, ou des facteurs liés au stress, pourraient influencer ce dérèglement. Pour certaines personnes, l’intestin semble être une sorte de “thermomètre émotionnel” : les épisodes de douleur peuvent apparaître ou s’intensifier en réaction à des contrariétés ou à un choc émotionnel. Autrefois, face à ces crises, on parlait de “crises de larmes” de l’intestin, comme si celui-ci tentait lui aussi de “digérer” les tensions nerveuses accumulées.
Bien qu’il n’existe pas de traitement curatif pour le syndrome du côlon irritable, consulter son médecin reste une première étape incontournable. Ce dernier pourra orienter le patient vers un spécialiste, qui vérifiera que les symptômes ne masquent pas une condition plus sérieuse. Apprendre à gérer et à atténuer les douleurs devient alors partie intégrante du “vivre avec” pour améliorer la qualité de vie des personnes touchées.