Pourquoi les tarifs des mutuelles santé augmentent
Chaque année, les tarifs des mutuelles santé évoluent. En 2025, ces tarifs ont connu une hausse moyenne située entre 6% et 10%. Cette hausse s’explique par plusieurs facteurs liés aux changements économiques, aux nouvelles règles en matière de santé, et à une population qui vieillit.
Cet article vous explique de manière simple pourquoi les cotisations augmentent, quels sont les principaux leviers de ces évolutions, et ce que cela signifie pour votre couverture santé.
La répartition du financement des soins se modifie progressivement avec une charge de plus en plus importante depuis 2021 portée par les organismes complémentaires et les assurés eux-mêmes.
En effet, en 2024, la part de la consommation de soins et de biens médicaux prise en charge par les organismes complémentaires augmente de 0,3 point pour atteindre 12,8 %, soit 33 milliards d’euros (source : DREES) auxquels s’ajoutent 3,1Mds€ de prestations connexes à la santé (chambres particulières à l’hôpital, médecines douces) par un effet mécanique de baisse de la prise en charge de l’Assurance maladie ou la revalorisation des consultations médicales.
Les effets en années pleines de nouvelles conventions et de nouveaux dispositifs
Les soins dentaires
En juillet 2023 a été signée la convention dentaire couvrant la période 2023-2028. Les premières mesures sont entrées en application le 25 février 2024. Le gouvernement avait décidé de surcroît de réduire de 70 % à 60 %, à compter du 1er octobre 2023, la prise en charge par l’Assurance maladie des soins dentaires, augmentant mécaniquement la part restant à la charge des complémentaires.
Les consultations médicales
La convention médicale 2024-2029 signée entre l’Assurance Maladie et les médecins libéraux a introduit des revalorisations des consultations. Le tarif de consultation chez le médecin généraliste est successivement passé à 26,5€ puis à 30 €, la consultation spécialisée, adressée par un généraliste passe de 56,50 € à 60 €.
La campagne de vaccination contre le zona
Le 7 mars 2024, la Haute Autorité en Santé a actualisé la stratégie de vaccination contre le zona, et recommande désormais la vaccination aux personnes immunodéprimées de 18 ans à tous les adultes de 65 ans. Pour ces personnes, depuis le 14 décembre 2024, ce vaccin est désormais remboursé à 65% par l'Assurance Maladie.
Ce progrès social essentiel contribue également à la hausse structurelle des coûts de l’assurance santé.
Le 100 % santé
Le dispositif 100% Santé, mis en place entre 2019 en 2021, permet aux assurés d’obtenir un reste à charge nul sur certaines lunettes, prothèses dentaires et auditives. Mais son coût est supporté en grande partie par les mutuelles qui remboursent la part restante non couverte par l’Assurance Maladie.
De nouvelles extensions sont prévues, notamment pour les fauteuils roulants, pris en charge à 100% dès fin 2025.
Le vieillissement : une tendance durable et inévitable
Le vieillissement de la population constitue un autre levier impactant la hausse des dépenses de santé :
• les plus de 65 ans consomment deux fois plus de soins médicaux que les moins de 40 ans.
• d’ici 2030, un Français sur trois aura plus de 60 ans.
Les complémentaires adaptent donc leurs grilles tarifaires en fonction :
• des dépenses moyennes observées par tranche d’âge,
• des garanties souscrites (optique, dentaire, hospitalisation),
• du lieu de résidence, les coûts de santé variant selon les régions.
Le vieillissement global de la population entraîne une demande croissante de soins, un coût plus élevé pour les systèmes collectifs et donc une revalorisation constante des cotisations pour préserver la solidarité intergénérationnelle.
En outre, les complémentaires santé qui n’ont pas le droit de générer du déficit, doivent tenir compte aussi dans leur tarification, des mesures réglementaires ou législatives de nature à dégrader leurs équilibres techniques, à l’instar des mesures de taxation supplémentaire ou de transferts de charges entre l’assurance maladie obligatoire et complémentaire.